Pourquoi évoquer la rencontre traumatique en école de journalisme ?

L'Ecole supérieure de journalisme de Lille offre une formation en traumatisme à ses étudiants. Le Directeur nous explique l'importance de cette approche.

Pierre Savary est Le Directeur des études à l’Ecole supérieure de journalisme de Lille. 


La formation des étudiants en journalisme à l’Esj Lille dure deux ans. Une part importante des enseignements consiste à les mettre dans les situations professionnelles qu’ils vont ensuite rencontrer.

Entre les deux années de scolarité, les étudiants partent en stage, passent deux mois l’été dans un titre de Presse Quotidienne Régionale. Expérience formatrice passionnante, c’est aussi un moment de découverte de la réalité quotidienne du métier et parfois la première rencontre avec des reportages traumatisants.

« horreur… j’ai dû prendre des photos sur un accident de la route, c’était horrible, je n’ai pas dormi pendant trois nuits et je n’ai pas réussi à écrire ».
« Je suis allé dans une banlieue un peu chaude, j’avais peur je ne savais pas comment faire ».

Deux passages, parmi d’autres, deux extraits de rapport de stage de ces dernières années, deux cas de figure deux situations de « danger » de « traumatisme ».

La violence physique, psychologique, à laquelle sont confrontés les journalistes et futurs journalistes est diffuse et peut se retrouver dans de multiples reportages, sur un théâtre de conflit armé, ou au coin de la rue.

Préparer les étudiants à cela, leur donner les clefs pour comprendre, analyser les situations dans lesquelles ils se trouvent et vont se trouver fait partie de notre démarche.

Les amener à réfléchir pendant leur scolarité sur leurs attitudes et les attitudes des professionnels dans ces cas de figure est l’une des missions de l’Esj.

Développer des pratiques journalistiques cohérentes, éthiques et responsables est un objectif que nous partageons avec le centre Dart pour les journalistes et le trauma.